La fatigue du virus

Le problème, quand on parle « du virus », c’est que cela induit une vision fausse. En réalité, ce n’est pas une seule entité mais des milliards d’individus indépendants. Quand un médecin déclare que « ce virus est un sprinter qui se fatigue vite », c’est une belle métaphore qui n’a cependant aucune réalité scientifique. Ce n’est pas un même spécimen qui s’en serait pris à des millions de personnes et finirait par s’essouffler mais des milliards de virus, qui se reproduisent en permanence, sans conserver de liens entre eux.

En ce moment, on observe un ralentissement de l’épidémie dans tous les pays d’Europe. Il faut donc chercher les dénominateurs communs qui pourraient toucher simultanément les milliards de virus. J’en vois deux : les mesures prises contre la propagation et la saison.

Tous les pays ont pris des mesures : confinement, port du masque, distanciation sociale, isolement des malades etc. Ces mesures n’existaient pas début mars : la propagation était exponentielle. Des mesures drastiques ont été appliquées : la courbe a fini par s’inverser. Maintenant, ces mesures sont relâchées mais elles existent toujours. On n’est pas dans la situation d’avant : les gens ont changé leur comportement, ils portent des masques, les cafés sont encore fermés etc.

L’autre point commun entre les différentes régions d’Europe est la saison. Le printemps est avancé. La température peut jouer dans une certaine mesure contre le (ou les) virus. La cause est peut-être aussi sociale : ce serait le mode de vie plus extérieur adopté par les gens qui limiterait les propagations. Cependant, si l’épidémie est saisonnière, il faut s’attendre à une nouvelle vague à l’automne ou à l’hiver prochain. Heureusement, nous y sommes mieux préparés cette fois-ci et ne perdrons pas des semaines à prendre les mesures nécessaires. La vague devrait être contrôlée.