La notion fondamentale pour comprendre la suite, c’est l’immunité collective. On entend dire que certains gouvernements ont fait le choix de l’immunité collective, mais ça n’a pas de sens : on n’a pas le choix. Tous les pays vont tendre vers l’immunité collective car c’est la situation d’équilibre naturel. C’est la situation où suffisamment de personnes sont immunisées contre la maladie pour que l’épidémie ne puisse plus se développer. Il y a un seuil pour que cette immunité soit atteinte, et il dépend du fameux R0. Le seuil peut être estimé à 70% (chiffre qui peut varier selon les estimations). L’épidémie s’arrêtera quand 70% de la population sera immunisée contre la maladie.
Il y a plusieurs moyens d’y arriver. L’idéal serait de vacciner 70% de la population. Mais on n’a pas de vaccin ! Donc la seule solution est que 70% de la population soit confrontée au virus. Je dis « confrontée » et pas « malade » car il y a un certain nombre de personnes qui ne développent aucun symptôme. Elles sont naturellement immunisées.
Le gouvernement britannique avait fait le choix d’arriver très rapidement à l’immunité collective mais cela pose un grave problème car trop de gens auraient été malades en même temps et les hôpitaux complètement dépassés. Donc tous les pays s’orientent vers des mesures de confinement dont la but n’est pas de mettre fin à l’épidémie mais de la ralentir.
Le confinement va durer un certain temps. Ensuite viendra le déconfinement progressif dont le but est que les gens tombent progressivement malades sans saturer le système de santé. Durant cette phase, on aura tout intérêt à être équipé de masques, solution efficace contre la contagion si tout le monde en est équipé : soignants, non soignants, malades, bien portants. Le port du masque fait baisser le fameux R0. Le gouvernement a expliqué que ça ne servait à rien pour la simple raison qu’il n’en a pas. Mais s’il arrive à s’en procurer, il le décrètera obligatoire et verbalisera les récalcitrants. Les scientifiques commencent à dire que le virus se transmet en parlant et en respirant, pas seulement par la toux et les éternuements. On s’autorise enfin à penser dans les milieux autorisés ! Mais franchement je l’avais compris dès le mois de janvier en observant la situation en Chine et sur le paquebot japonais où les passagers tombaient malades alors même qu’ils étaient confinés.
Combien de temps tout cela va-t-il durer ? Longtemps ! Je vous l’expliquerai dans un prochain message.